En tant que plateforme dédiée au design, nous cherchons l’inspiration dans des domaines variés, plus ou moins éloignés de notre thématique première étant le mobilier. En ce sens, et ce depuis quelques mois, nous avons constaté d’une manière générale un regain d’intérêt pour les galeries d’art, et surtout la propension de celles-ci à héberger des expositions toujours plus imaginatives concernant la mise en scène des artistes représentés. Tel est le cas de la galerie Grimm et de la récente exposition « A las revoluciones, como a los árboles, se les reconoce por sus frutos / Revolutions, like trees, are recognized by their fruits », par l’artiste internationalement reconnue Claudia Martínez Garay.
CLAUDAIR MARTINEZ GARAY
Si le travail de l’artiste Claudia Martínez Garay vous apparaît léger et poétique au premier abord, ce n’est indéniablement qu’une illusion. En effet, si son travail a déjà été exposé dans les institutions les plus en vue, et ce dans le monde entier, c’est sans nul doute pour la profondeur de ses oeuvres, associées certes à une esthétique extrêmement graphique et séduisante à l’oeil. Son art, ayant pour objectif de traiter de l’histoire globale du Pérou ainsi que de la mémoire sociopolitique du pays, s’attaque bien souvent à des thématiques difficiles telle la propagande et sa puissance iconographique.
Claudia Martínez Garay utilise principalement la peinture et crée des installations surprenantes pour exprimer ses idées. Son travail, naturellement empreint de ses différents séjours, études ou résidences d’artistes à l’étranger, met également l’accent sur la relecture, la refonte et l’interprétation des traditions visuelles. C’est ainsi qu’elle communique l’histoire péruvienne et les différentes cultures Amérindiennes, grâce à travers des figures abstraites et des sculptures en céramique pour réfléchir sur l’idée de la mémoire, de la vie et de la vie après la mort.
L’exposition « A las revoluciones, como a los árboles, se les reconoce por sus frutos / Revolutions, like trees, are recognized by their fruits » à la galerie Grimm d’Amsterdam offre une multitude de détails, pendant laquelle Claudia analyse la modernité comme une composante inséparable du colonialisme. Autre fait intéressant, l’exposition fonctionnait comme une installation permanente et sur laquelle l’artiste continuait de travailler pendant son déroulement.
GALERIES D’ART ET INSPIRATIONS DESIGN
Peut-être est-ce lié au fait que les designers se tournent de plus en plus vers un mode de commerce indépendant de leurs pièces – vente en galeries inclue – ou bien sont-ce les galeries elles-mêmes, plus enclines à représenter des designers émergents à la créativité débordante qui génèrent l’inspiration, mais il semblerait en tout cas que les expositions de ce type profitent au design. Et plus particulièrement au collectible design, qui utilise amplement sa qualification vague, entre art et design pour utiliser des mises en scène similaires aux galeries d’art.
En ce sens, il est noté la montée en puissance ces dernières années d’évènements tels DesignMiami par exemple, où la catégorie des Curios, soit de petits espaces que s’approprient des curators afin d’y présenter une pièce ou sélection d’objets exclusifs. Cette façon de mettre en scène dans un but commercial reprend donc le principe même de galerie et d’installation éphémère. Cette dernière donnée permettant de créer une réelle appétence pour une exposition, poussant les créatifs à s’y imprégner d’inspirations design.
Car là où les galeries d’art créent l’inspiration, c’est la capacité à ce que chaque designer ressente l’envie de s’identifier aux oeuvres présentées et d’en tirer personnellement profit. Ici, les couleurs s’accordent réellement dans un équilibre qui laisse à penser qu’il pourrait très bien s’agir d’une palette sélectionnée pour un restaurant, un hôtel, une pièce de mobilier. La galerie et son parcours de visite suscitent l’imagination et l’interprétation, voilà pourquoi certaines institutions de se limitent pas simplement à un fond blanc pour présenter leurs artistes: le storytelling s’est emparé de notre société et les galeries n’y ont pas échappé.
Car raconter une histoire c’est créer de l’émotion, un ressenti, et c’est uniquement par ce biais que le processus créatif a lieu. Et nous aimons savoir que les domaines artistiques, aussi distincts et différents soient-ils, sont capables de prendre l’inspiration partout et au même endroit à la fois. Un bel avenir pour les galeries d’art, le design, et plus encore.
Claudia Martínez Garay est représentée par les galeries Grimm (NYC/Amsterdam) et Ginsberg Galería (Lima).
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M E R C I